30 - La Forêt de Tréconnas

Catégorie : 2 - Hameau de Treconnas

Dès 1265 la forêt de Tréconnas appartenait au Seigneur de la Gelière.

Durant des siècles cette forêt a été le lieu de conflits entre ceux de Jasseron et ceux de Ceyzériat pour des délits de ramassage de bois, de glands, de champignons, cueillette, chasse, pâturage et forestage.

C’est en 1329 que le Comte de Savoie accorde des droits d’exploitation de la forêt. Au XIIIème siècle Jean de la Gélière, premier seigneur de la Gelière connu possédait le champ des Couvettes et la forêt de Tréconnas.

Le 12 Mars 1493 : Un procès-verbal est dressé concernant un conflit entre le propriétaire de la forêt de Tréconnas Guillaume de la Gélière, Seigneur de Mont July, et les Syndics de Ceyzériat pour un droit de pâturage.

Le 3 février 1536 : François de Menthon Seigneur du Mont July loue à la commune de Ceyzériat pour 500 écus d’or sa forêt de 60 ha appelée « Bois de Tréconnas » (sauf 6 toises laissées à Ravassard notaire).

La forêt est source de revenus importants et explique les conflits dont elle fait l’objet. Elle fournit le bois pour le chauffage et la construction, les piquets de clôtures, les échalas, la matière première pour les tonneaux et aussi le tanin, le charbon de bois, les cendres pour la lessive. Les glands y étaient consommés par les porcs des paysans. Moyennant paiement au Comte d’un droit de forestage et de « paysonnage », les éleveurs venaient y faire paître leurs bêtes. Quant aux plus pauvres, ils s’acquittaient de leurs dettes en « corvées ».

Des batailles sont nombreuses entre gens de Jasseron qui se sentent dépossédés de cette partie de leur forêt de Teyssonge et gens de Tréconnas.

En 1754 : Des maltraitances sont constatées et en 1758 requête est faite auprès du juge de Pont d’Ain pour faire cesser les conflits mais la sentence ne sera rendue qu’en 1822.

En 1795 : Claude Antoine BREDY Capitaine des Grenadiers de la Garde Nationale envoie une patrouille de 12 hommes et le garde Mignot pour arrêter ceux qui, en forêt de Ceyzériat, commettent des délits.

En 1829 Ceyzériat possède en tout 392 ha de bois.

Depuis l’ordonnance de Colbert se pratique, à la demande motivée de la commune, l’affouage du « quart de réserve ».

Aujourd'hui, l’Office National des Forêts en contrôle le renouvellement et désigne avec la mairie les parcelles qui feront l’objet de « l’affouage »

L'affouage est la possibilité donnée par le Code forestier à un conseil municipal de réserver une partie des bois de la forêt communale pour l'usage domestique des habitants (chauffage, cuisine).... Le mot "affouage" date du XIIIe siècle et vient de l’ancien français "affouer" = faire du feu, lui-même tiré du latin "affocare". Suite à la Loi Grenelle 2 du 12 juillet 2010 n°2010-788 (article 93), il est interdit aux affouagistes de revendre les bois d'affouage, délivrés par la commune.

La gestion forestière tout comme l’affouage se font donc sous couvert de l’Office National des Forêts et l’on réfléchit à de nouveaux modes d’exploitation pour son optimisation. La superficie forestière couvre 62 Ha.

De nouvelles voies forestières ont été créées pour favoriser le passage des véhicules d’exploitation, améliorer la circulation et sécuriser les promeneurs. Les chasseurs y régulent la population du gros gibier et entretiennent ses sentiers avec l’aide des employés communaux.

Actuellement si l’on « se bat » à Ceyzériat, c’est pour conserver ce poumon vert de notre village ! Promeneurs, coureurs à pied, vététistes, ramasseurs de champignons, affouagistes et chasseurs se la partagent en toute quiétude.