09 - L’Église
Catégorie : 1 - Le village
Les premiers offices religieux célébrés ici de 1375 à 1417 se tenaient dans la chapelle du prieuré de Saisiriac des moines d’Ambronay. De cette chapelle subsistent les éléments romans de sa façade.
› Extérieur
Elle possède un clocher tors ou clocher flammé. Il en existe une centaine en Europe et plus de 65 en France. 78°/o tournent de gauche à droite contre 100°/o de droite à gauche en Suisse et en Allemagne.
2 hypothèses existent pour expliquer l’origine de cette torsion.
- Selon Viollet le Duc cette torsion est due au mauvais séchage du bois et survient au fil du temps selon un sens de rotation naturelle de gauche à droite ou bien c’est la lourdeur de sa couverture qui provoque l’affaissement et la torsion du clocher.
- Mais seconde explication, il s’agit bien d’une prouesse de construction qui fut l’une des épreuves proposées comme « chef-d’œuvre »au Compagnons du Tour de France pour attester de leur technicité. C’est le cas choisi d’ailleurs pour la Maison des Compagnons du Devoir sise à Nantes.
À Ceyzériat, après la destruction du clocher survenue à la Révolution, sa reconstruction est l’œuvre des Maîtres Charpentiers Dumoulin de Tossiat et Morel de Ceyzériat.
Les chapiteaux « feuilles d’acanthe et d’oves » datent du XII et XIIIème siècle. De 1417 à 1730 l’église Saint Laurent, de style ogival, est construite et Jean de Sapulgo en est le premier prêtre. Après 1430 on édifie des chapelles. 4 sont mentionnées en 1470. Devant cette façade on éleva un porche ou « galonnière » qui fut détruit en 1843 pour cause de dangerosité .À cette même époque furent abattus les murs des chapelles et des 3 autels pour obtenir les deux nefs latérales actuelles. Enfin au parvis correspondait l’ancien cimetière qui entourait l’église. Quant à la statue de la Vierge à l’enfant du parvis, elle aurait dû se trouver à Domagne sur le terrain communal à l’entrée du chemin qui conduit au cimetière. Elle fut placée ici en 1864.
› Intérieur
• Côté sud, à droite se succédaient plusieurs chapelles
- la Chapelle de Saint Jean l’Évangéliste fondée par Messire Cathelin Pugeat avec ses 4 culs de lampe soutenant les croisées d’ogive représentant les 4 évangélistes : Le lion: Saint Marc, le taureau: Saint Luc, l’ange: Saint Jean, la colombe: Saint Mathieu.
- la chapelle Saint Claude fondée par Guillaume Corretel curé de l’époque en 1482. Il demanda à y être enterré.
-la chapelle Saint Pierre et Saint Paul fondée avant 1470 par Messire Belly dont les armoiries se trouvent sur la clef de voûte.
- la chapelle Sainte Catherine fondée vers 1450 par les Bernard avec ses armoiries en clef de voûte.
- la Chapelle Saint Nicolas fondée vers 1510 par Messire Guyot. On y voit une Vierge à l’enfant produite avant la Révolution achetée lors d’une vente de biens nationaux par la famille Bernard de Ceyzériat et offerte à l’église par Melle de la Boulaye.
Le chœur possède une voûte gothique du XVème siècle. En plus du grand autel, il y avait trois autres autels: du crucifix au fond sur la tribune, de Notre Dame fondé en 1545 par la famille De Saix à droite, de Saint Sébastien fondé par le curé Joanet Chamoté en 1513 à gauche.
Au cours du XVème siècle 4 vitraux, du même atelier que ceux de l’église d’Ambronay ornaient le chœur. Ils furent vendus en 1872 par le Conseil de Fabrique de l’église à la Chambre de Commerce de Lyon et déposés au Musée des Tissus de Lyon. Ils ont ainsi été épargnés lors du bombardement américain du 3 septembre 1944. En 1987, grâce à l’action de Mr Paul Cattin, de Mr et Me Chapuis, de la Municipalité le vitrail représentant Saint Laurent a été rendu par le Musée des Tissus de Lyon. Saint Laurent est vêtu de la dalmatique, tenant dans sa main l’instrument de son supplice en l’an 258. Il présente un donateur agenouillé en costume religieux.
On retrouve aussi Saint Denis tenant sa tête, Saint Jean Baptiste et un autre saint non identifié portant un livre, vêtu d’une cotte froncée de gros plis, s’appuyant sur une épée.
Dans ce chœur fut enseveli en 1551 Van Boghem « maître masson et des meilleurs qui soient » envoyé par Marguerite d’Autriche pour travailler à l’édification de l’église de Brou. Il vivait dans sa maison de Saisiria. Aucune inscription ne rappelle son tombeau.
• Côté nord à gauche
- vers l’entrée latérale, l’emplacement de la chapelle Saint Jean Baptiste dite « chapelle de fer » en raison de la grille qui la fermait, fondée en 1440 par Jean de Sapulgo, actuel emplacement du clocher.
Dans la nef à voir en haut un Christ œuvre du sculpteur dijonnais Jean Marie Fiot (+ en 1782) déclaré « bien national » acheté par un imprimeur de Bourg Louis Hyacinthe Goyffon, neveu du notaire de Ceyzériat et remis au Conseil de fabrique de l’église Saint Laurent en 1806.
Toujours dans le bas-côté gauche la chapelle Saint André-Saint Hilaire fondée par les Arod, l’alignement du bas-côté en 1845, la chapelle Saint Antoine-Saint Éloi ou « Chapelle du Rosaire » au XVIIIème fondée par les du Buisson de la Boulaye.